À l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, les secteurs du tourisme, de l’hébergement, des restaurations, de la grande distribution et bien d’autres sont confrontés à des défis importants en termes de conditions de travail. Depuis des mois, on entend que ces jeux seront une réussite pour les sportifs, pour les clients et pour l’image du pays. Mais qu’en est-il pour les salariés ?
La réussite des Jeux passera indéniablement par une réussite sociale. C’est une occasion donnée aux professionnels de certains secteurs en mal d’attractivité de se montrer à la hauteur de cet enjeu majeur.
La FGTA-FO s’oppose fermement à la remise en cause des droits fondamentaux des travailleurs, en termes de mobilité, de droit aux congés et de temps de travail. Plusieurs professionnels des secteurs du tourisme disent ne pas avoir encore trouvé à ce jour l’ensemble de leurs équipes pour cette période. Ainsi, bon nombre de salariés des HCR et de la grande distribution ont appris qu’ils ne pourraient pas prendre de congés payés cet été.
Face à des difficultés de recrutement récurrentes, la FGTA craint que l’on sollicite plus que de raison les équipes en place. Or la FGTA-FO rappelle que l’importance de l’enjeu économique lié aux Jeux olympiques n’est pas un blanc-seing à enfreindre les dispositions réglementaires ou conventionnelles. Elle appelle à anticiper et mieux organiser le temps de travail afin de préserver la santé de tous les salariés. La forte affluence sur de longues périodes, associée au stress et aux fortes chaleurs prévisibles, risque de dissuader bon nombre de salariés. Or l’un des défis consistera à garder une grande partie d’entre eux bien après les Jeux pour faire face au déficit de recrutement chronique des secteurs du tourisme et notamment des HCR.
Réussir l’intégration de nouveaux salariés
Des solutions de transports devront également être trouvées pour les salariés. Ceux des magasins alimentaires de proximité mais aussi des supermarchés et hypermarchés seront contraints de travailler la nuit pour assurer les livraisons et les réceptions de marchandises. Les salariés non véhiculés devront se rendre sur leur lieu de travail même s’il n’y a pas de transports en commun.
Dans la branche du commerce de gros et de détail à prédominance alimentaire, la FGTA-FO a revendiqué le versement d’une prime dans les enseignes où les salariés verront leurs conditions de travail chamboulées par la manifestation sportive (travail en équipe volante, horaires et repos modifiés, modification des dates de congés payés, surcroît d’activité en effectif restreint…).
Depuis des mois, la FGTA-FO n’a pas ménagé ses efforts afin de favoriser la mise en œuvre de formations adaptées à plusieurs publics en vue de permettre de pourvoir à des postes dans les secteurs du tourisme. Elle s’est aussi opposée à tous les dispositifs de stages en entreprise, immersions et découvertes sur toute la période de l’été et plus précisément des jeux.
Le nombre de postes à pourvoir, en lien avec les Jeux olympiques, est estimé à plus de 65 000 pour les seuls secteurs des restaurations. Il apparaît essentiel de réussir l’intégration de ces nouveaux salariés, de correctement les positionner sur la nouvelle grille de classification des HCR en adéquation avec leurs qualifications, postes et diplômes. Enfin, la FGTA-FO revendique que ces salariés qui devront, pour certains d’entre eux, consentir à de lourds sacrifices soient rémunérés en conséquence.
Un management bienveillant, un strict respect des règles, des conditions de travail dignes et une rémunération à la hauteur représentent les clés de la réussite de cet enjeu économique majeur.
La FGTA-FO se tiendra bien évidemment aux côtés de tous les salariés de ses secteurs professionnels concernés qui feront valoir leurs droits durant cette période.
Angélique Bruneau – Secrétaire générale adjointe
Thierry Boukarabila – Chargé de mission