Laurent Rescanières, nouveau secrétaire général de la FGTA-FO, « une fédé, ce n’est pas une personne mais un collectif ! »
Participer à booster encore le développement de la fédération est son objectif.
Laurent Rescanières a été élu secrétaire général le 23 juin à Caen, à l’unanimité de la commission administrative fédérale, lors du XIVe congrès de la FGTA-FO.
Le développement de la fédération, « c’est un vrai sujet politique, celui de notre représentativité », insiste le nouveau secrétaire général de la FGTA-FO. Alors « l’ambition ce n’est pas un gros mot », sourit Laurent Rescanières, 50 ans, adhérent FO depuis 1999, deux ans après son arrivée chez Danone, bac pro en poche. Il y travaillera vingt et un ans. « Construire, négocier, trouver des équilibres et quand ce n’est pas possible, s’opposer… », voilà pourquoi il s’est engagé aux côtés de FO.
Au sein du géant des produits laitiers, il « passera par tous les mandats », y compris celui de coordonnateur FO pour tout le groupe, menant ainsi des négociations à l’échelon français et européen.
L’Ariègeois, toulousain d’adoption et papa de jumeaux, a de l’expérience. « Quand je suis arrivé chez Danone, FO était en quatrième position. Quand j’en suis parti, on était deuxième, à un point de la CGT. » Un point manifestement encore difficile à digérer… Pour entretenir le « dynamisme » de la fédération, Laurent Rescanières a moult projets avec une équipe « investie pour les actionner, motivée et d’une grande technicité ». Car pour celui qui était secrétaire général adjoint depuis 2018 auprès de Dejan Terglav, partant en retraite et ovationné lors du congrès, « une fédé, ce n’est pas une personne mais un collectif ! ».
Vers la cartographie du maillage territorial de la FGTA
Il s’agira, entre autres, d’amplifier la formation interne des militants. « Les délégués doivent disposer de toutes les armes pour défendre au mieux les salariés. Notre ADN, c’est de négocier, c’est le réformisme militant », indique Laurent Rescanières. Une formation « dialogue social et négociation » est déjà envisagée pour les DSC au sein de l’université Paris-Dauphine. Alors, déplore-t-il, que la négociation salariale est « de plus en plus compliquée dans les entreprises », sans compter le chantage à l’emploi, il note toutefois quelques évolutions… « Les employeurs semblent vouloir montrer qu’il faut être en capacité de s’entendre » face à l’État.
La FGTA, qui a signé près de 90% des accords, avec des clauses de revoyure, dans les soixante-cinq branches qu’elle couvre, demande donc, face à l’inflation, des réouvertures de négociations. « On met la pression ! », insiste-t-il, rappelant aussi la revendication confédérale d’une prime de transport généralisée car « tout est bon à prendre ». Parmi les objectifs du nouveau secrétaire général, le développement de la syndicalisation des jeunes, la création d’un pôle fédéral sur l’environnement, thème qui est désormais une attribution des CSE.
À ajouter aussi, un pôle spécial « préparation fédérale des prochaines élections aux chambres d’agriculture ». Dans la malle à projets encore, « l’utilisation de la force du maillage territorial » de la FGTA pour son développement. Il s’agit de créer les outils pour une cartographie précise des implantations syndicales et donc de la présence d’adhérents dans les entreprises, cela en vue de soutenir une prospection alentour, là où FO n’est pas encore représentée. Ce travail « viendra en soutien aux unions départementales (UD) », indique Laurent Rescanières qui prévoit aussi de « délocaliser » régulièrement le bureau fédéral en province pour renforcer les liens entre la fédé, les UD et les différents syndicats sur le terrain.
Valérie Forgeront