La Conférence Mondial Cacao sur la durabilité s’est déroulée à Bruxelles du 21 au 24 avril 2024. Fabien Lacabanne, DSC FO Ferrero et représentant de la FGTA-FO à l’EFFAT, Fédération syndicale européenne de l’alimentaire, de l’agriculture et du tourisme, était présent. Voici un résumé des interventions auxquelles il a pu assister.
Session plénière du lundi 22 avril : Approche politique de la coopération belge au développement pour une chaîne d’approvisionnement durable en cacao
La Belgique, en tant que troisième importateur mondial de chocolat, doit impérativement orienter ses efforts vers la durabilité de sa chaîne d’approvisionnement. Cela nécessite l’engagement des entreprises, de la société civile et des consommateurs pour garantir un revenu décent aux populations les plus vulnérables, ce qui est essentiel pour lutter contre le changement climatique, le travail forcé et le travail des enfants. Une collaboration collective est nécessaire pour combattre la déforestation et le travail des enfants.
Les intervenants ont mis en avant les défis rencontrés par les producteurs sur le sol africain, soulignant l’importance de la certification Fairtrade et la nécessité d’actions justes envers eux.
Ils ont insisté sur la nécessité d’augmenter les revenus des producteurs, renforcer leurs compétences et soutenir la transition vers une économie formelle pour garantir un travail décent.
Un point crucial a été soulevé : éliminer le travail des enfants dans le secteur du cacao ne résoudra pas les problèmes sous-jacents de pauvreté et d’inégalité, soulignant la nécessité d’approches intégrées pour améliorer les conditions de vie des producteurs.
La conférence a également permis de mettre en lumière l’importance d’assurer un revenu vital aux petits exploitants agricoles et de garantir un prix juste pour leur produit. Des discussions sur la nécessité de responsabiliser les entreprises et de renforcer les capacités des producteurs ont également eu lieu.
Pour cela, il est nécessaire de promouvoir l’équité et les partenariats pour progresser sur le plan social tout en remédiant aux obstacles rencontrés par les producteurs et assurer la durabilité de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement du cacao.
Table-ronde du 23 avril : Il y a un besoin urgent d’un nouveau paradigme dans les opérations commerciales, où les entreprises doivent prendre en compte l’environnement et les coûts sociaux engendrés par leurs activités. Le secteur du cacao est-il prêt à relever ce défi ?
Les interventions ont mis en avant les divers aspects de la durabilité dans l’industrie du cacao, mettant en lumière les défis et les initiatives pour garantir un revenu décent aux producteurs. Les intervenants ont souligné l’importance de reconnaître le coût réel du cacao, notamment en termes de revenu équitable pour les agriculteurs. Il faut savoir que le revenu minimum est de 2,5 dollars par jour. Les cacaoculteurs sont sous-payés car il n’y a pas assez de valeur dans la chaine de production. Les pays qui continuent leur activité le font en l’absence d’alternative.
Aujourd’hui, la tonne se vend à un prix record 12500 dollars mais, toujours, une part trop faible revient aux producteurs ! Il faut atteindre un prix plus juste, c’est-à-dire un prix qui couvre à la fois les coûts sociaux et environnementaux.
Des discussions ont donc eu lieu sur la nécessité de créer de la valeur ajoutée dans la chaîne d’approvisionnement, ainsi que sur les efforts visant à renforcer les partenariats mondiaux pour promouvoir la durabilité, la traçabilité et la responsabilité sociale. Les initiatives telles que les investissements, la formation des producteurs sur le marketing et la production à plus forte valeur ajoutée, le développement de normes de revenu décent et la promotion de partenariats entre le secteur public et privé sont des moyens essentiels pour progresser vers une industrie du cacao plus durable afin d’assurer l’avenir de la filière.
Séance plénière : déclaration de Bruxelles du World Cocoa Conference
La quête de la durabilité : Défis et perspectives
Les participants ont mis en évidence les efforts fournis ces dernières années et les défis de la durabilité dans l’industrie du cacao, soulignant l’importance d’un revenu décent pour les cacaoculteurs et leur protection sociale.
Les intervenants ont appelé à une action concertée des gouvernements et du secteur privé pour éliminer le travail des enfants et garantir des conditions de travail équitables. Malgré les progrès réalisés, notamment la levée du tabou du travail des enfants, des problèmes structurels persistent, tels que le changement climatique et la déforestation. L’agenda mondial du cacao a été discuté, avec des points de vue partagés sur son efficacité et son impact. Il a été souligné que la transparence est un élément crucial pour assurer la durabilité, avec un appel à une action immédiate pour régler les problèmes actuels et anticiper les défis futurs.
Enfin, les discussions sur l’avenir du secteur ont mis en lumière la nécessité d’attirer une nouvelle génération de cacaoculteurs (55 ans de moyenne d’âge) tout en préservant les ressources naturelles.
Fabien Lacabanne et Alexandre Rault