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La FGTA-FO présente ses revendications pour les assistantes maternelles à la ministre du Travail

Retrouvez l’intervention de Véronique Delaitre, secrétaire générale du syndicat national FO Emplois de la famille, au comité de filière petite enfance en présence de la ministre du Travail, Mme Vautrin, et de la ministre déléguée, Mme El Haïry.

“La FGTA-FO vous remercie pour votre présence au comité de filière aujourd’hui.

Nous avons abordé à maintes reprises le sujet de l’accueil individuel, et nous sommes frustrés de constater que notre message reste inchangé, seuls nos interlocuteurs varient ! Vous êtes désormais impliqués, mais pour combien de temps ? Car malgré nos demandes avec Monsieur Taquet, Monsieur Combes celui qui pensait que les assistantes maternelles gagnaient 1 SMIC par enfant ! et Madame Bergé où nous attendons toujours les réponses à nos questions la situation stagne et les assistantes maternelles continuent de quitter la profession.

Depuis le siècle dernier, le salaire horaire basé sur 0,280 fois le SMIC horaire n’a pas évolué.

Bien que les partenaires sociaux avec la FEPEM aient instauré un salaire de base conventionnel, celui-ci est loin d’être suffisant. Il est impératif de faire évoluer ce coefficient de 0,280 à 0,400 !

Pourquoi tant d’assistantes maternelles quittent une profession en souffrance ?

  • Salaires insuffisants
  • Salaires impayés avec parfois fraude à Pajemploi Abus de pouvoir des PMI
  • Erreurs fréquentes de Pajemploi et toujours pas d’un bulletin de salaire par enfant en cas de fratrie, déclaration des salaires à Pajemploi devrait se faire à la fin du contrat de travail et non à partir du 25 du mois.
  • Trop-perçu de Pôle emploi à cause de Pajemploi
  • Absence de normes concernant les barrières, entraînant des abus de pouvoir des PMI
  • Droit de retrait

Nous avons demandé qu’une attention particulière soit portée aux maladies infantiles, mais cette requête n’a pas été prise en compte par le comité de filière. Par exemple, la question de la maladie pieds-mains-bouche qui peut se propager chez l’assistante maternelle, sa famille et les autres parents employeurs. Quand allons-nous enfin aborder ce sujet ?

Les assistantes maternelles ne prennent un arrêt de travail que lors de maladies graves, avec tous les dysfonctionnements des CPAM.

Le droit à la déconnexion doit également être instauré pour ces salariés. Ce ne sont pas seulement ceux travaillant en entreprises qui doivent être protégés. Les SMS reçus à minuit, le week-end ou pendant les congés de la salariée, c’est non !

Comment une assistante maternelle peut-elle recevoir la médaille du travail ? En ce qui concerne l’agrément…

Un lien essentiel doit être établi entre les Assistantes Maternelles (AM) et la Protection Maternelle et Infantile (PMI). Dès que le candidat à l’agrément devient AM, un suivi annuel obligatoire par les services de la PMI doit être effectué au domicile du salarié, c’est le devoir de suivi de l’agrément par les conseils départementaux.

Un rapport doit être rédigé systématiquement lors de chaque visite de la PMI, et l’AM doit pouvoir le modifier et le valider. Lorsqu’un rendez-vous est programmé pour l’AM à la PMI, elle doit être accompagnée par un syndicat représentatif de la branche, afin d’éviter toute situation de déséquilibre.

Les lettres anonymes concernant les AM ne doivent pas être prises à charge contre l’AM systématiquement. Il est impératif de mettre en application le décret de mars 2012 par les PMI. Les avertissements doivent être retirés des dossiers après trois ans, et les abus de pouvoir sont inacceptables.

Bien que la convention collective de la branche du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile stipule dans son article 105 la non-rémunération de l’AM en cas d’absence de l’enfant pour maladie, nous demandons la rémunération de toute absence de l’enfant.

Aucune autre profession de la petite enfance ne voit une partie de son salaire amputée en cas d’absence d’un enfant.

En ce qui concerne la déclaration des revenus, nous proposons de passer à 4 fois le salaire minimum brut par jour et par enfant en déduction. De plus, aucun montant ne doit être intégré pour les repas fournis par l’employeur pour son enfant.

Pour ce qui est de la Commission Consultative Paritaire Départementale (CCPD), le vote électronique est un véritable échec et doit être amélioré. Il est essentiel d’expliquer le rôle de la CCPD aux futurs AM lors de la réunion préalable à l’agrément et de le développer durant la formation initiale à l’aide de documents. Les élus doivent bénéficier du maintien de salaire et du remboursement des frais kilométriques. Nous espérons qu’aucun dysfonctionnement ne surviendra lors des prochains votes TPE.

Le Relais Petite enfance (RPE) doit conserver son rôle neutre, ce qui n’est pas toujours le cas. Une aide au renouvellement de l’agrément, incluant le remplacement du matériel, doit être mise en place.

Il est crucial que quelqu’un prenne en charge l’ensemble de ces problématiques et nous apporte enfin des réponses. En conclusion, de nombreuses assistantes maternelles en France sont épuisées et en situation de burn-out pour les raisons évoquées précédemment. Elles en ont assez de l’immobilisme et aspirent à être reconnues en tant que vraies professionnelles qu’elles sont. Bien sûr, elles ne débarqueront pas à Paris avec leurs tracteurs, mais des mesures pourraient être prises si la situation persiste. Cependant, il ne faut pas oublier les enfants dans tout cela ; en ne prenant aucune mesure en faveur de la profession, nous faisons également du tort à ces enfants.

Cela étant dit, nous exprimons nos remerciements à Elisabeth Laithier pour son travail sur l’accueil individuel au sein du comité de la filière petite enfance. Nous apprécions le retour de David Blin, qui est bien au fait des problématiques des assistantes maternelles, et nous lui demandons instamment que ses paroles, nos paroles soient suivies d’actions.

La FGTA-FO sera comme à son habitude vigilante dans les mois à venir sur vos propositions et nous demandons comme nous l’avons fait avec vos prédécesseurs une rencontre avec vous Madame la Ministre et les syndicats représentatifs de la branche de l’emploi à domicile.”