A la suite du rachat de Néovia, leader de la nutrition animale, par le groupe américain ADM, 127 emplois ont été supprimés dans le cadre de PSE. Après avoir mobilisé les salariés, FO a joué la carte des négociations et, malgré son statut minoritaire, a arraché de bons accords.
Des salariés licenciés dans une entreprise largement bénéficiaire
Le groupe Néovia se porte très bien, et c’est la raison pour laquelle les dirigeants du groupe Invivo ont décidé de sa vente au moment où le prix le plus haut pouvait être obtenu. La stratégie de l’acheteur, ADM, n’a quant à elle pas tardé à être claire : supprimer les fonctions support en doublon avec ce qui existe déjà dans le groupe américain pour faire des économies d’échelle et poursuivre sa croissance externe.
127 salariés de Néovia et Sermix payent donc le prix de ce petit jeu financier et se retrouvent sans emploi…
FO réussit à augmenter considérablement les garanties des PSE
Les premières propositions contenues dans le PSE ont fait bondir les élus FO qui ont décidé de mettre la pression sur le repreneur par une mobilisation sans précédent sur le site de St Nolff. Soutenus par la FGTA-FO et l’UD FO du Morbihan, près de 300 salariés ont ainsi débrayé pour exprimer leur colère et leur sentiment de gâchis.
Le savoir-faire, la créativité et l’expérience de ces salariés n’existent donc pas pour le monde de la finance qui ne voit dans la masse salariale qu’une ligne comptable.
Grâce à cette solidarité collective et l’engagement des équipes FO menées par Erwan Mahevo (délégué syndical FO Néovia SAS) et Valérie Bayonnette (déléguée syndicale FO Sermix), ADM n’a eu d’autres choix que celui d’ouvrir des négociations pour signer des accords majoritaires de PSE qui permettent aux salariés de partir dans de meilleures conditions, et qui soient validés par la Direccte.
Chez Néovia SAS, après de longues négociations, lors desquelles le syndicat FO a pu imposer le cabinet EMA, expert recommandé par la FGTA-FO pour sa pugnacité et sa technique, le contenu du PSE a pu être fortement amélioré.
Pour cela, les élus ont démontré la fragilité du motif économique du plan de licenciement, que celui-ci ne visait qu’à accroître les résultats de l’entreprise, et que les mesures contenues dans le plan n’étaient en aucun cas proportionnelles aux moyens d’ADM.
Ont par exemple été obtenus pour les salariés Néovia SAS :
– Indemnité supra-légale comprise entre 2 et 15 mois de salaires selon l’ancienneté (+ un forfait selon l’ancienneté de 2500 € à 7000 € pour les salaires bruts mensuels <3501 € et un forfait selon l’ancienneté de 2000 € à 4500 € pour les salaires compris entre 3501 € et 4000 €)
– Indemnité de volontariat de 13 000 € en sus de l’indemnité conventionnel et supra-légale
– Congés de reclassement de 12 à 15 mois
– Prime incitative de retour rapide à l’emploi de 80 % de l’allocation du congé de reclassement restant
– Budget formation de 15 000 € par salarié + 1 500 € de frais de logistique
– Aide à la création d’entreprise de 10 000 €
– Différentiel de salaire de 300 € brut par mois pendant 12 mois
La FGTA-FO salue le travail mené par les équipes FO Néovia SAS et Sermix qui ont su respecter l’ADN de l’organisation en prenant leurs responsabilités dans un contexte extrêmement difficile et tirer parti de l’excellente santé financière d’ADM pour le retour à l’emploi des salariés.