Depuis l’incendie qui a ravagé leur outil de production, le 3 septembre dernier, les 140 salariés de l’usine LU-Mondelez à Jussy (02) et leurs familles, ainsi que des dizaines d’intérimaires et les salariés des entreprises sous-traitantes, vivent dans l’incertitude.
Cette incertitude est d’autant plus grande que la catastrophe est survenue dans un contexte marqué par les premiers signes d’une crise économique et sociale majeure, au plan national comme au plan mondial, avec l’annonce de plans de licenciements massifs dans de nombreux secteurs (industrie automobile, aéronautique, commerce, transports etc.).
Depuis le début, les représentants FO des salariés, avec le soutien de leur Fédération (la FGTA-FO), de l’Union Départementale FO de l’Aisne, et de l’Union Locale FO de Saint Quentin, interviennent, dans l’action commune avec les représentants CGT, pour obtenir de la Direction des garanties sur le maintien à 100 % des salaires et des emplois.
En effet, le groupe Mondelez, originaire des Etats-Unis d’Amérique, compte parmi les plus grandes sociétés agroalimentaires au plan mondial, et occupe les premiers rangs dans le secteur de la confiserie et de la biscuiterie avec des marques comme LU, Tassimo, Cadbury, Belin, Milka, Toblerone, Côte d’Or etc. Cette multinationale, qui vend ses produits dans près de 170 pays, et détient des filiales dans une soixantaine d’Etats, présente un chiffre d’affaire de plus de 22 milliards d’euros et a réalisé près de 3 milliards d’euros de bénéfices en 2020.
De surcroît, l’usine de Jussy tient une place stratégique dans ce groupe et contribue largement à ces bénéfices en abritant la seule ligne de fabrication du Napolitain mini au plan mondial.
Les salariés, dont le savoir-faire n’est plus à démontrer, peuvent donc légitimement attendre de leur employeur qu’il prenne des engagements fermes concernant le maintien de la totalité de leurs salaires et de leurs emplois sur le site de Jussy.
Jeudi 1er octobre, après plusieurs discussions menées en CSE et CSE central, la Direction a annoncé le maintien des salaires à 100 %, éléments variables compris à l’exception des primes de panier.
Force Ouvrière en prend acte. C’est un point positif. Pour autant, les représentants FO ne relâcheront pas leur vigilance, car, d’une part, la période sur laquelle ce maintien des salaires sera appliquée n’est pas précisément définie, mais surtout, aucun engagement clair n’a été pris par la Direction concernant le maintien des 140 emplois et de l’ensemble de la production sur le site de Jussy.
Sur ce plan, au contraire, l’inquiétude demeure car d’ores et déjà la délocalisation de certains pans de la production sur d’autres sites est organisée. Les personnels intervenant sur les lignes concernées peuvent craindre que seule une partie d’entre eux soient repris à la réouverture du site.
Pour FO, il est clair que ce n’est pas aux salariés, qui paient déjà très cher le fait d’avoir perdu leur outil de travail, de subir les conséquences d’un sinistre dont le groupe Mondelez sera dédommagé par les assurances.
Force Ouvrière reste donc déterminée et mobilisée, à tous les niveaux, pour la défense et la satisfaction des revendications des salariés de LU-Jussy :
- Maintien à 100 % des salaires, éléments variables compris, pendant toute la durée de fermeture et de la reconstruction du site, et jusqu’à la reprise des activités ;
- Maintien à 100 % des emplois (140 salariés) et de la production sur le site de Jussy.
Saint Quentin, le 5 octobre 2020