Madame la Ministre,
Suite à l’allocution du Président de la République du 16 mars, la France est plongée dans le confinement ou censée l’être car il n’est malheureusement pas appliqué uniformément sur tout le territoire. Nos personnels de santé, sans exception, sont en première ligne pour affronter cette menace virale et ont engagé un combat admirable avec une abnégation qui force notre respect et oblige notre reconnaissance.
Dans un tel contexte de lutte contre un ennemi invisible, si les soins hospitaliers représentent l’urgence ultime, toute la filière agroalimentaire vient en soutien de la population confinée. Se nourrir est une nécessité. C’est pourquoi tous les salariés concernés par cette mission ont également fait preuve de courage, notamment dans les premières heures précédant le confinement, marquées par des achats compulsifs dans un climat proche de la panique en plusieurs endroits.
Les salariés travaillant dans la distribution ont affronté cette première vague avec courage, alors même qu’ils n’y étaient pas préparés. Aucune protection, aucune mesure « barrière » n’ont été instaurées lors de cet « assaut » de concitoyens inquiets et stressés. Certains salariés ont alors déjà payé le prix de cette promiscuité. Nous présentons nos condoléances à leurs familles et ne pouvons que souhaiter un prompt rétablissement à ceux qui sont aujourd’hui touchés par ce virus, contaminés dans l’exercice de leur métier. Le télétravail est à favoriser mais il ne peut concerner tous les salariés.
Si les salariés de la distribution ont amorti le premier choc de ce « tsunami », c’est désormais toute la filière agroalimentaire qui doit s’organiser. Car pour les proposer à la vente, il faut d’abord produire les denrées et souvent les transformer puis les livrer.
C’est donc la globalité de cette chaîne nécessaire à réapprovisionner les Français qui doit retenir toute notre attention, la nôtre comme la vôtre et celle de tout le Gouvernement. Nous devons être en mesure de produire, transformer, livrer et distribuer dans les meilleures conditions sociales et sanitaires. C’est pourquoi les fédérations syndicales CFE-CGC AGRO, CFTC-AGRI, CFTC-CSFV et FGTA-FO, couvrant l’intégralité de la filière agroalimentaire, vous adressent ce courrier pour vous exposer leurs propositions communes à mettre en œuvre et dans les plus brefs délais.