Chaque année, les syndicats de salariés négocient les grilles de salaires avec les employeurs pour les conventions collectives nationales de chaque branche professionnelle.
Toutes les entreprises adhérentes aux confédérations patronales se doivent d’appliquer ces grilles de salaires dès leur signature. Pour les autres, il faut attendre que les accords soient étendus, c’est-à-dire qu’ils paraissent au Journal Officiel.
Aujourd’hui, en pleine crise du pouvoir d’achat, les syndicats de salariés se heurtent à un problème majeur : de nombreuses grilles de salaires signées en 2018 ne sont toujours pas étendues par le Gouvernement !
Dans la boucherie artisanale par exemple, les négociations salariales 2019 sont bloquées. La délégation patronale ne veut rien négocier puisque leurs adhérents dénoncent à juste titre une distorsion de concurrence entre leurs entreprises qui doivent appliquer les grilles et celles qui ne le font pas car, n’étant pas adhérentes et n’étant pas dans l’obligation de le faire compte tenu de la non extension des accords, elles bénéficient de charges moins élevées.
Aujourd’hui, face au manque de volonté du Gouvernement de faire appliquer les accords signés par les partenaires sociaux, de moins en moins d’entreprises veulent adhérer à une confédération patronale… Nous sommes donc dans une situation où le dialogue social est au point mort.
Pour Didier Pieux, Secrétaire fédéral en charge du secteur de l’artisanat alimentaire : « Le Gouvernement doit prendre ses responsabilités. On peut organiser tous les grands débats que l’on veut, si les salariés n’ont pas droit aux augmentations négociées par les syndicats, la crise du pouvoir d’achat va s’amplifier. L’inflation, elle, s’applique au quotidien ! »