La négociation de branche annuelle du secteur de l’ADEPALE (produits alimentaires élaborés) s’est déroulée début janvier 2022. La délégation FGTA-FO était composée de Didier Pieux (secrétaire fédéral), Jérôme Mahé (Agis), Lionel Duzer (Euralis), Thierry Bertrand (Conserves France).
Pour rappel, en 2020 il n’y avait pas eu d’accord de salaires puisque la proposition de la délégation employeurs était limitée à un simple rattrapage des augmentations successives du SMIC pour les premiers niveaux, avec pour effet un écrasement de la grille de salaires et un pouvoir d’achat en berne.
Lors de la négociation 2022, la FGTA-FO a donc revendiqué une aération de la grille pour respecter la classification, et une hausse générale des salaires de 5% pour faire face à l’inflation record.
La FGTA-FO a fait part de sa proposition sur la prime de transport de 2 euros par jour travaillé (454 euros à l’année). La délégation employeur s’est montrée intéressée par cette proposition et a annoncé vouloir l’étudier cette année sans donner de calendrier précis malgré l’insistance de la FGTA-FO.
Sur les salaires, après une proposition à 4% sur le bas de la grille et 2,9% sur le haut, unanimement rejetée par les organisations syndicales, les employeurs sont montés à 4,13% sur le bas de la grille et 3% sur le haut.
Pour la FGTA-FO, une augmentation de 4% ne constitue qu’un simple rattrapage sur les années précédentes. Avec un premier niveau décroché de 2 centimes seulement du SMIC et un écrasement de la grille de salaires, le compte n’y est pas pour les salariés et la FGTA-FO ne sera pas signataire de l’accord. À ce jour, aucune autre organisation syndicale n’a signé l’accord.
Dans un secteur où les résultats économiques ont été excellents, la politique de rémunération des employeurs oublie totalement les salariés au bénéfice des actionnaires.
Pour Didier Pieux : « Le résultat de cette négociation est attendu dans les entreprises puisqu’il doit servir de base pour les NAO. En s’orientant sur une simple recommandation d’augmentation des salaires pour les seules entreprises adhérentes à l’ADEPALE, non seulement les augmentations seront moindres, mais le reste des entreprises se contenteront de hausses de salaires minimales. On est dans une logique de rattrapage et plus dans la valorisation du travail des salariés malgré des résultats économiques records. La FGTA-FO a donc refait part de son intention de négocier sous le contrôle de l’État en Commission Mixte Paritaire. D’autres organisations syndicales vont appuyer cette demande. »