Ce 2 avril 2024, Laurent Rescanières, secrétaire général de la FGTA-FO, était reçu à l’Élysée avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives. Lors de la crise agricole, les revendications du patronat ont bénéficié d’une écoute attentive au sommet de l’Etat, tandis que les salariés ont été les grands oubliés des mesures proposées par le gouvernement. Pour être enfin entendu, les organisations syndicales ont donc obtenu ce rendez-vous avec la conseillère sociale de l’Élysée, et le conseiller à l’agriculture, à l’énergie, aux transports et à l’environnement.
La FGTA-FO, qui avait été auparavant la seule organisation à avoir été reçue au ministère de l’Agriculture, a donc porté l’ensemble de ses revendications par la voix de son secrétaire général.
Laurent Rescanières a demandé à développer l’attractivité des métiers en améliorant les conditions de travail et les rémunérations, et mieux traiter les questions liées aux emplois occasionnels.
Un des leviers principaux réside dans la conditionnalité sociale des aides et exonérations.
Le secrétaire général a cité l’exemple de la PAC. En Italie et en Espagne, des dispositifs sont actuellement testés. Les employeurs ne perçoivent les aides de la PAC que s’ils respectent certains critères sociaux (rémunération et conditions de travail). Ces dispositifs seront étendus à l’ensemble de l’Union européenne dans les prochaines années. Les mesures gouvernementales doivent elles aussi prévoir ce type de contrôles dans une logique gagnant-gagnant entre employeurs et salariés.
Sur les exonérations, le dispositif TO-DE (travailleurs occasionnels – demandeurs d’emploi) n’encourage que les bas salaires. En effet, l’allégement des cotisations et des exonérations n’aident pas les salariés lors des négociations, car dès qu’il y a des augmentations de salaire, les aides sont perdues ou amoindries. Cela constitue un frein à la négociation et encourage à embaucher au SMIC. Par ces dispositifs, on subventionne les bas salaires.
Parallèlement, il faut avancer sur la reprise des exploitations agricoles par les salariés. Effectivement, d’ici dix ans, près de la moitié des agriculteurs pourraient partir à la retraite. Actuellement, 20 000 exploitants agricoles partent à la retraite chaque année, et seuls 14 000 sont remplacés.
Toutes ces questions doivent fait partie intégrante de la politique de souveraineté agricole.
Enfin, Laurent Rescanières a dénoncé le fait que des décisions modifiant le statut social des salariés agricoles soient prises sur certains périmètres par les employeurs sans les organisations syndicales. Ce n’est plus acceptable.
À l’issue de la réunion, il a été annoncé aux organisations syndicales qu’elles seraient désormais intégrées aux travaux entrepris conjointement entre le ministère de l’Agriculture et la FNSEA.