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Toupargel, une entreprise et des salarié(e)s sacrifié(e)s

Toupargel, une entreprise et des salarié(e)s sacrifié(e)s, l’incompréhension et la colère des salarié(e)s et des représentants du personnel

Il y a bientôt 3 ans, le 5 janvier 2020, à la barre de ce même Tribunal de commerce de Lyon, Messieurs Patrick et Léo Bahadourian rachetaient la marque de distribution de surgelés à domicile Toupargel alors en grande difficulté.

Nous, salarié(e)s et représentants du personnel, étions plein d’espoir devant les promesses et les projets annoncés.

Les 2 200 salarié(e)s de l’enseigne étaient repris avec une  garantie d’emploi sur 2 ans fixée par une clause de sauvegarde.

La promesse de créer des magasins Toupargel accolés aux magasins Grand Frais n’a malheureusement jamais vu le jour !

Les effectifs ont fondu, en 3 ans environ 600 salariés ont quitté la société  par le biais de licenciements, ruptures conventionnelles, démissions, licenciements pour inaptitude…

Monsieur Brieuc Fruchon se voulait très offensif, parlait en juillet 2020 de 45 millions d’euros d’investissement sur 3 ans. Mais sur le terrain les salarié(e)s vivaient au quotidien des changements de process permanents, un pas en avant deux en arrière, les stratégies changeaient sans cesse et l’entreprise tournait en rond !

A maintes reprises, les représentants du personnel et les délégués syndicaux FO ont alerté lors des CSE sur le fait que l’entreprise se perdait dans un marché fortement concurrentiel et que les pseudos stratégies commerciales mises en avant puis retirées restaient inefficaces.

La nouvelle direction est restée accrochée à une politique qui se voulait « offensive », persuadée d’avoir raison et niant les évidences, elle est restée sourde aux alertes des salarié(e)s et des élus qui  remontaient pourtant de nombreux dysfonctionnements sur le terrain. Les réunions de CSE étaient souvent stériles et rien n’avançait.

La Direction n’a jamais manifesté la moindre reconnaissance envers ses salarié(e)s malgré des horaires décousus, un rythme d’appel clients abusif… Une organisation du travail déplorable voire délétère avec des pratiques pour le moins particulières qui créaient des dissensions entre télévendeurs (fichiers clients plus favorables pour certains que pour d’autres), ceux-ci devaient annoncer des hausses de tarif soudaines en décalage avec les tarifs catalogue et se retrouvaient seuls sous le feu des clients, absence de prospection physique clients qui nous a fait perdre de manière importante une partie de notre clientèle, prospection téléphonique à partir de fichiers de qualité médiocre et obsolètes empêchant d’augmenter le portefeuille clients, objectifs irréalisables, panier moyen inatteignable, des PPI (Plan de Progrès Individuels) débouchant sur de nombreux licenciements et engendrant une dégradation de la santé psychologique des télévendeurs et même des Comités de carrière où les salarié(e)s ont été ouvertement dénigré(e)s provoquent des départs plus ou moins amiables.

Ce mépris des salarié(e)s étaient perceptibles dans tous les métiers à l’instar des livreurs qui ont vus les horaires changer, le nombre de kilomètres journaliers… et la Direction n’a jamais reconnu le métier d’ASC à sa juste valeur.

En logistique, les produits souvent en rupture voire inexistants. Les salarié(e)s devaient s’adapter quotidiennement créant avec un stress permanent et devaient faire des heures supplémentaires à la dernière minute impactant ainsi leur vie personnelle et créant un état de fatigue important. Ils travaillaient avec du matériel vétuste et défectueux. Ce manque d’organisation et de moyens ajouté aux ruptures sauvages engendrait des livraisons imparfaites avec des produits manquants et provoquait le mécontentement des clients qui s’en prenait aux livreurs, aux télévendeurs.

Le service client avait pour rôle de prendre toutes les réclamations bonnes ou mauvaises, il était tellement sollicité que les lignes étaient saturées. Et bien souvent, malgré leur professionnalisme, les employé(e)s se sentaient impuissant(e)s.

La Direction et les actionnaires avaient tout misé sur le WEB au détriment de la télévente (promotions supplémentaires, bons d’achat et une campagne télévisuelle très onéreuse).

Leurs choix et les méthodes de travail décidées ont impacté tous les corps de métiers (DR, RA, SUPERVISEUR, RASC, RLL,TELEVENDEUR, CNRS,TELEPROSPECTEUR, LIVREUR, PREPARATEUR, CARISTE,RECEPTION,SECRETAIRE, SERVICE CLIENT, SERVICE INFORMATIQUE, FORMATEURS, CHEFS DE GROUPE, CHEFS D’EQUIPES, LES CHAUFFEURS y compris LES SALARIES DU SIEGE.)

Les élus, représentants et délégués  syndicaux FO dénoncent le fait que les actionnaires ne se sont jamais investis dans un dialogue social constructif pour trouver des pistes d’amélioration et apporter des corrections à leurs stratégies, ils n’ont jamais cherché à les rencontrer durant ces 3 années.

Aujourd’hui et après 3 ans, nous ne pouvons que constater, malheureusement, que leurs stratégies VOLONTAIRES OU NON, nous a emmené à ce désastre social inadmissible !

Comment en moins de 2 mois une entreprise comme PLACE DU MARCHE peut-elle passer de sauvegarde le 3/11/2022, en redressement judiciaire sans cessation de paiement le 29/11/22 et terminer en liquidation judiciaire le 11 janvier 2023.

Ce sont 1900 employé(e)s au chômage !!!! PLACE DU MARCHE, EISMAN ET TOUPARLOG !

1900 salarié(e)s et autant de familles sacrifiées !!!!

Et ce, malgré les nombreuses alertes des élus du CSE !

Cerise sur le gâteau, alors que jamais nous n’avons, salarié(e), membres du CSE, été écoutés, nous devons maintenant aller au front puisque la DIRECTION, LA SOCIETE n’assument pas leurs responsabilités (CHERCHER L’ERREUR !).

C’est à nous salarié(e)s de :

– rappeler les clients pour annoncer la fermeture de Place Du Marché ex-Toupargel. A-t-on pensé au moral des salarié(e)s qui vivent leur 2e redressement et maintenant la liquidation de leur entreprise, la fin de leur travail ?

– réactiver la téléprospection clients alors que la société ferme !

Notre grande question est de savoir comment le fichier clients va être monnayé ? A quel prix et qui va en profiter ?

La FGTA-FO et FO Place du Marché mettent actuellement tout en œuvre afin de trouver des solutions pour les 1900 salariés victimes d’une politique commerciale et financière maintes fois dénoncée par notre organisation syndicale.

Retrouvez l’intervention de Françoise Charentus, élue FO, sur BFM TV