La FGTA-FO a la tristesse de vous faire part du décès de Jean-Marie Martin, ancien délégué syndical central FO chez Elior, et qui, dans le cadre du mandat de secrétaire général de l’USTA FO 13, a largement contribué au développement et au rayonnement de FO dans les Bouches-du-Rhône.
La Fédération adresse toutes ses condoléances à son épouse, sa famille et ses proches.
Nous vous proposons de revenir sur son beau parcours syndical avec l’article qui lui a été consacré dans le numéro 110 du FGTA-FO Magazine.
Jean-Marie Martin, chef étoilé de FO, ôte son tablier
Mitonner des petits plats, allonger la sauce quand le menu de la convention collective s’avérait trop maigre, pimenter les négociations sociales et salariales lorsqu’elles manquaient de saveur… De cette gastronomie singulière, Jean-Marie Martin a fait une activité militante trois étoiles. Fin novembre, il a ôté son tablier et quitté les fourneaux de la pension Force Ouvrière pour jouir du bien-être de la retraite.
Devenu une figure emblématique de FO dans la Cité Phocéenne, Jean-Marie Martin tombe très jeune dans la marmite du syndicalisme. L’excellent apprenti cuisinier qu’il est à 14 ans – métier qu’il veut exercer par passion – comprend très vite, lorsqu’il fait ses débuts dans la restauration collective, que la vie professionnelle n’est pas un long fleuve tranquille. Il découvre que de la mauvaise tambouille, il s’en mijote hélas parfois. Bernard Labi, syndicaliste FO chez Elior, lui fait alors comprendre que militer peut rendre plus belle la vie. Conquis par l’indépendance et la liberté d’esprit qu’incarne l’organisation FO, Jean-Marie Martin décide de goûter aux mets proposé par son collègue de travail. Devenu son complice, il compose alors avec Bernard Labi un duo de choc qui durera 38 ans. Un gourmet qui ravira les papilles des employés de Avenance Entreprises.
Un duo de choc
L’efficacité de Jean-Marie Martin est unanimement reconnue dans le milieu du travail de la région marseillaise. Il n’a pas son pareil pour conseiller un salarié, l’aider à formuler une réclamation, orienter une formation, préparer des négociations sociales ou organiser une manifestation. La formule fait recette. Le militant expérimenté qu’il est devenu à force de travail et d’abnégation fait autorité autour des tables des négociations. Défendre les adhérents, promouvoir et développer FO, Jean-Marie Martin fait de ces ingrédients une cuisine consistante. De 2002 à 2008, il prend les commandes, en qualité de secrétaire général, de l’Union Syndicale des Travailleurs de l’Alimentation FO (USTA) de Marseille. Il y fera flores. À son initiative, des syndicats FO se constituent chez McDonald’s Marseille, dans les magasins Auchan d’Aubagne, chez Ricard, chez Eliance à Saint-Charles, etc. Avec sa brigade de dévoués marmitons, les militants chevronnés que sont Dominique Beltrand de Carrefour Aix-en-Provence, Denis Raguet (futur trésorier de la FGTA-FO) alors ressortissant de McDonald’s et Alexandre Bourgeois de l’industrie agroalimentaire, ensemble ils font progresser d’une manière importante les implantations syndicales et les effectifs de l’USTA-FO Marseille.
La formule fait recette
Même s’il doit quelquefois croiser le fer avec des employeurs allergiques au progrès social, voire parfois avec ses propres instances syndicales (privilège de la démocratie), au soir de sa vie professionnelle et syndicale, Jean-Marie Martin ne garde que d’excellents souvenirs de son parcours enrichissant au service de la cause sociale. Au chapitre des belles expériences, il évoque volontiers sa participation aux séminaires européens, riches de grandes ouvertures sur d’autres horizons et d’échanges fructueux avec des syndicalistes des pays voisins.
Sa rondeur rassurante, son amabilité spontanée, son bon sens naturel, sa disponibilité vont manquer dans le décor des instances syndicales locales, départementales et nationales. Un Grand Monsieur du syndicalisme quitte l’auberge FO. Il y a façonné de bons menus dont les personnels de la restauration collective et de l’alimentation apprécieront encore longtemps les saveurs.
Jean-Marie Martin va pouvoir désormais se consacrer à plein temps à son mandat de consul honoraire de Bulgarie à Marseille – activité qu’il occupe discrètement depuis de nombreuses années. Preuve s’il en est que l’homme ne manque de ressources.
Daniel Lesage