Dans le cadre d’une audition au CESE (Conseil Economique Social et Environnemental), retrouvez l’intervention de Thierry Boukarabila, DSC FO Courtepaille sur les positions de la FGTA-FO.
“Le Conseil Economique et social a été saisi par le Premier Ministre d’une demande d’avis sur les métiers en tension. Le secteur des HCR était concerné.
A cette occasion, en date du 27 Octobre 20221, la FGTA a pu longuement exposer les éléments qu’elle estime influer sur l’attractivité du secteur des HCR.
A commencer par la rémunération, jugée souvent bien trop faible face aux conditions de travail. Le travail en coupure est aussi devenu un handicap majeur d’autant plus qu’il permet rarement aux salariés de rentrer chez eux durant ce laps de temps en raison de l’éloignement de leurs domiciles respectifs et du coût des frais de transport.
A cela, il faut ajouter que pour bien des salariés, il existe peu ou prou de perspectives d’évolution. Ainsi, la majorité des entreprises du secteur de la restauration traditionnelle est constituée de très petites entreprises de moins de 5 salariés. Les embauches s’y faisant très souvent au premier niveaux et échelons de la grille de classifications et il n’est pas rare de voir les salariés toujours au même niveau après plusieurs années en poste. La quasi-absence de perspectives d’évolutions contribue aussi à dégrader l’attractivité des métiers des HCR. D’autant plus que les salariés des TPE du secteur ont peu accès aux formations certifiantes et diplômantes.
Par ailleurs, le travail durant les week-end sans compensations financières rebutent de plus en plus les jeunes. L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle ainsi que la qualité de vie au travail sont des facteurs essentiels pour beaucoup d’entre eux. Or les métiers du secteur des HCR sont peu propices à combler leurs attentes sur ces points.
Le secteur des HCR a également recours parfois de façon déraisonnable aux temps partiels, contrat à durée indéterminée ou CDDU, ce qui a pour effet de précariser les postes proposés, obligeant parfois des salariés à cumuler plusieurs emplois. Cette situation ne saurait être pérenne dans un tel secteur d’activité. Il n’est donc pas étonnant de constater que sur les 235000 serveurs que comptent la restauration traditionnelle, près de 40% d’entre eux ont moins d’un an d’ancienneté (source pôle emploi)
La FGTA considère que face aux nombreux postes et emplois non pourvus chaque année dans le secteur des HCR n’est pas une fatalité. Une refonte complète de tous ces points et l’instauration d’un 13 mois permettraient de redonner enfin de l’attractivité à ces métiers.”
Thierry Boukarabila