Depuis le 20 mai, les chauffeurs de la SNV sont en conflit avec leur direction sur une série de revendications. Ils ont déjà débrayé à trois reprises, mais pour l’instant, la direction refuse de répondre à leurs demandes. La FGTA-FO renouvelle son soutien aux grévistes dans leur action.
Le piquet de grève a été monté une première fois le 20 mai, puis, deux autres jours. La quasi-totalité des chauffeurs vifs (c’est-à-dire transportant de la marchandise vivante vers les usines) partagent et soutiennent l’action de FO, syndicat majoritaire au sein de cette entreprise de volaille, située à La Chapelle-d’Andaine (Orne). La société normande, qui appartient au groupe LDC, l’un des leaders français et européen dans le secteur de la volaille, emploie quelque 200 salariés, dont une vingtaine de chauffeurs.
Ces derniers demandent une revalorisation des salaires, lesquels se situent autour de 1800 euros pour un salaire de base, et cela alors que les chauffeurs travaillent surtout de nuit, et le dimanche. “Nous demandons une augmentation mensuelle d’au moins 100 euros. Or pour le moment, la direction n’a proposé que 47 euros”, déclare Didier Dorsy, délégué syndical central FO de SNV. De plus, les grévistes exigent que les heures de nuit soient majorées de 30%, comme au sein du groupe LDC. Actuellement, la SNV ne les majore que de 20%.
En cause aussi, les conditions de travail
D’autres revendications touchant les conditions de travail des chauffeurs sont aussi au cœur du conflit. Ces derniers qui sont sous la convention collective de l’industrie de la volaille, et non sous la convention collective des chauffeurs
, rappelle l’élu FO, souhaitent légitimement pouvoir connaître que leurs plannings à l’avance, et non au dernier moment. En effet, ils devraient être affichés le jeudi midi pour la semaine suivante, or ce n’est pas toujours le cas.
Autre point de revendication : le temps de coupure réglementaire entre le début du travail et sa reprise. Légalement, il devrait y avoir 11 heures de coupure avant qu’un chauffeur reprenne son camion, or on est souvent sur 9 heures, ou moins
, précise Didier Dorsy.
Toujours dans le domaine du temps de travail, les grévistes ont constaté que les heures supplémentaires n’apparaissaient pas systématiquement sur les bulletins de salaire. Par ailleurs, les modalités de récupération des heures, ainsi que les et compensations sans parler des congés payés sont imposés par le responsable aux chauffeurs.
Menace d’une procédure pour entrave au droit de grève
Si une première négociation a eu lieu le 27 mai, elle n’a pas abouti. La Direction en effet n’a pas donné satisfaction à la délégation syndicale concernant les revalorisations des salaires, notamment. Leurs propositions sont infimes. Or, les chauffeurs veulent un salaire plus conséquent
, martèle celui qui est également secrétaire du syndicat national SNV. Et indique Didier Dorsy ces négociations sont rendues difficiles par des tensions. Et pour cause… La direction a fait appel à des prestataires extérieurs afin d’effectuer le travail des chauffeurs
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Une atteinte au droit de grève contre laquelle s’élève aussi Patricia Drevon, secrétaire fédérale chargée notamment du secteur de l’industrie de transformation de volaille au sein de la FGTA-FO, la fédération générale des travailleurs de l’Agriculture, Alimentation, tabacs et activités annexes. Si la direction ne revient pas rapidement à la table des négociations avec des propositions concrètes, la FGTA-FO se réserve le droit d’ouvrir une procédure judiciaire à l’encontre de SNV, pour entrave au droit de grève.
Dans un communiqué, la fédération soutient pleinement les grévistes dans leur action : La FGTA-FO dénonce cette atteinte inadmissible au droit de grève constitutionnel qui doit permettre aux salariés d’obtenir une reconnaissance plus juste de leur travail, notamment compte tenu des excellents chiffres de la société.
Et les chauffeurs restent mobilisés. Si les choses n’évoluent pas, indique Didier Dorsy, nous reconduirons la grève
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