Le 5 décembre 2019 restera dans nos mémoires et les grandes dates du mouvement syndical. Non pas seulement pour le nombre de manifestants partout dans le pays, y compris outre-mer, mais comme celle du lancement d’une mobilisation interprofessionnelle par la grève très largement soutenue.
Notre confédération, ses syndicats, militants et adhérents peuvent être fiers. Incontestablement, FO aura été à l’initiative. Dès le mois d’août, nous l’avions annoncé publiquement : « sur les retraites, s’il faut aller à la grève, nous y sommes prêts », avaient titré plusieurs quotidiens pour une interview de rentrée.
Tout l’été, les médias annonçaient aussi notre rassemblement national du 21 septembre, première réussite incontestable, avec 15 000 militants rassemblés.
Ce 21 septembre, nous avions aussi dit que « FO œuvrerait à l’unité d’action syndicale la plus large, car sur un tel enjeu, elle est nécessaire ».
Notre comité confédéral national, composé des délégués des unions départementales et des fédérations nationales d’industrie, décidait d’appeler à rejoindre au niveau interprofessionnel les appels à la grève lancés le 5 septembre. Et, le 16 octobre, un communiqué intersyndical reprenait à son tour cet appel.
Une grève interprofessionnelle large est difficile à construire. C’est pourquoi nous avons salué celles et ceux qui, en ayant la possibilité, ont décidé de la reconduire dès le 5 décembre. Ils ont le soutien des centaines de milliers de salariés qui se sont lancés le 5 décembre dans la mobilisation. Dès le 6, d’autres manifestations et actions ont été organisées. De nombreuses assemblées générales ont été réunies depuis, chaque jour. Ce 10 décembre, plusieurs centaines de milliers ont encore manifesté dans le cadre de la grève, à nouveau reconduite dans plusieurs secteurs.
La raison est claire : nous ne voulons pas du projet de régime unique par points. Nous n’avons eu de cesse d’en expliquer les dangers pour les retraites demain, que ce soit pour le niveau des pensions ou pour l’âge de départ effectif.
On nous dit « engagement de campagne » du président élu. Mais cet engagement portait sur des éléments de communication pouvant paraître séduisants. « Système universel » nous disait-on, oubliant que notre système de retraite assure un droit universel. « Un euro cotisé donnera les mêmes droits » sans expliquer qu’il faudrait acquérir des points tout au long de la vie active, là où on calcule la retraite sur les meilleures périodes de la vie active. Là encore, FO avait prévenu très tôt. Dès février 2017, dans les analyses et revendications prioritaires que nous avions rendues publiques dans le cadre de la campagne présidentielle, nous avions expliqué pourquoi FO « refusait toute volonté de création d’un régime unique, destructeur de droits et de statuts ».
Nous avons déposé depuis au gouvernement nos revendications précises. Nous en appelons encore une fois au retour à la table de négociation, au point de départ, sans préalable imposé. Notre système et ses régimes méritent d’être préservés et améliorés !