Edito
« Les droits des salariés en berne »
La contre-réforme du droit du travail a accouché, en réalité, d’un seul droit : le droit de violer le droit !
En effet, la grande majorité des mesures envisagées sont toutes régressives et taillées sur mesure
pour satisfaire aux exigences patronales : plus de flexibilité, plus de précarité, moins de droits, moins de salaire.
Cela se traduit par des contrats de travail plus précaires comme les contrats de chantier, CDD plus flexibles, par des licenciements rendus plus faciles et moins coûteux pour les entreprises, et aussi par un affaiblissement du rôle des syndicats dans les entreprises en diminuant leurs moyens et leur nombre.
Nous sommes confiants quant à l’avenir de la lutte syndicale car la prise de conscience des salariés de cette volonté de casser tous les verrous juridiques pour rendre le CDD plus flexible et le CDI de projet sont les exemples parfaits d’une accumulation d’emplois subis et précaires, sans aucun projet d’avenir.
Oui, nous devons lutter à tous les niveaux pour taxer les contrats courts et encourager les CDI.
Nous avons de grands combats à mener ensemble pour contrecarrer cette volonté de fragiliser le salarié et la FGTA rappelle que le CDI doit rester la norme et nous restons très vigilants quant aux nouvelles formes de CDD.
Le projet de loi d’habilitation prévoit de laisser aux branches le soin de fixer les modalités de mise en place de ce dernier, quand celles-ci étaient jusque-là directement définies par le Code du travail.
Le récent accord national interprofessionnel sur la sécurisation de l’emploi marque une étape importante dans la reconnaissance des bouleversements du monde du travail, notamment celui de la montée de la précarité.
Dans la définition d’une nouvelle approche des droits sociaux, la restauration rapide est un secteur très peu concentré, où 90% des établissements comptent moins de 10 salariés (3,8 salariés par entreprise en moyenne), de plus en plus de franchises…sans représentation syndicale
Quid du droit des salariés ?
Quel salarié oserait tenir tête à un patron qui lui demandera de travailler plus pour gagner moins ?
Démocratiser la formation afin d’attirer les salariés des TPE a toute sa place dans la réussite de ce challenge.
L’INACS, le centre de formation, a mis en place une application à votre disposition dans le but de démocratiser la formation et la rendre plus accessible.
Les enjeux de la syndicalisation reste pour notre Fédération le seul indicateur de notre capacité à continuer librement à défendre efficacement et avec intransigeance les droits des salariés. La développer est donc primordial pour nous !
En effet, les arguments traditionnels (lutte de classe, communauté de travail, intérêt commun) ne suffisent plus à eux seuls pour convaincre de la nécessité de se syndiquer.
Au sein de notre Fédération, des réflexions sont menées et plusieurs projets sont mis en place pour palier à cette faiblesse, notamment une plateforme Avantages au service de nos adhérents.
Élargir notre base sociale et nos champs de lutte au-delà des grandes entreprises et réaliser de nouvelles implantations dans les TPE et les franchisés.
Ouvrir le débat sur les contrats de franchise et faire en sorte qu’ils contiennent systématiquement un volet social, voire garantir un socle social aux salariés est aussi notre combat.
Le droit commercial ne doit plus être le seul cadre juridique de ces contrats et la responsabilité sociale des franchiseurs doit être la norme.
Oui, nous avons des combats à mener ensemble mais rien ne se fera sans le renforcement de la syndicalisation.
#Nabil Azzouz Secrétaire fédéral HCR