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Retour sur le Comité National Fédéral des 3 et 4 octobre 2023

Le Comité National Fédéral (CNF) s’est déroulé à Paris du 3 au 4 octobre 2023. Cette instance de la FGTA-FO se réunit deux fois entre chaque congrès fédéral. Plus de 70 délégués ont répondu présent.

Le CNF prévoit, lors de son déroulement, le rapport d’activité du secrétaire général, Laurent Rescanières, le rapport de trésorerie du trésorier général, Nabil Azzouz, la prise de parole des membres du CNF, la réponse du secrétaire général aux interventions des membres du CNF, et enfin le vote d’une résolution générale. Lors du CNF des 3 et 4 octobre, un point sur la communication a été ajouté dans le cadre de la refonte du logo, de la charte graphique, du site Internet fédéral et de l’application. Frédéric Souillot, secrétaire général de la Confédération FO, a répondu à l’invitation du CNF. Il a prononcé un discours sur la politique de FO et les négociations interprofessionnelles en cours.

Le rapport d’activité

Dans son intervention, le secrétaire général de la FGTA-FO, Laurent Rescanières, a abordé de nombreux sujets de politique générale de l’organisation. Il est revenu sur la réforme des retraites, la future mobilisation du 13 octobre, l’indépendance de la FGTA-FO vis-à-vis des partis politiques, les négociations de l’ANI sur la transition écologique et le dialogue social, la programmation d’une réunion des délégués syndicaux centraux, les assises des saisonniers.

Laurent Rescanières est revenu sur l’évolution de la Fédération : priorité aux militants, augmentation du nombre de réunions du Bureau fédéral, refonte des relations avec les partenaires et experts au service des équipes, travail collectif avec les UD, points sur les négociations de branches avec un focus sur l’action sociale, point sur les élections CSE avec des progressions et des implantations.

Laurent Rescanières a évoqué les difficultés rencontrées par les salariés de nos secteurs et les réponses apportées par la FGTA-FO, notamment chez Casino et Danone.

Pour le secrétaire général, la FGTA-FO doit parler et revendiquer d’une seule voix. Il est donc nécessaire d’établir une base commune de revendications sur les sujets transversaux : les saisonniers, l’attractivité des métiers, le pouvoir d’achat, le développement, la RSE.

Laurent Rescanières a abordé en profondeur le rôle de l’Inacs, institut de formation de la FGTA-FO. Il a détaillé le renouvellement de l’équipe de formateurs et la mise en place de nouveaux modules.

Le secrétaire général a rappelé que les délégués étaient chez eux à la Fédération où les salles de formation et de réunion ont été entièrement revues et modernisées. Les services juridique et communication se sont étoffés avec des embauches pour mieux répondre aux demandes.

Enfin, Laurent Rescanières a adressé un message aux participants. Beaucoup d’évolutions positives ont eu lieu depuis le Congrès de Caen. Il reste encore beaucoup à faire. Si une erreur est commise ou si les adhérents ont des suggestions, il faut nous le faire savoir, nous sommes à leur service.

Le rapport de trésorerie

Nabil Azzouz, trésorier général, a présenté avec pédagogie le fonctionnement de la trésorerie de la Fédération. Il a salué le rôle de la Commission de contrôle et de la Commission Administrative Fédérale en faveur de la transparence totale des comptes. En conclusion de son rapport détaillé, le trésorier général a présenté les grandes lignes de la trésorerie fédérale au service des équipes : des produits et des charges maîtrisées, un renforcement des équipes pour un meilleur accompagnement, des investissements dans le bâtiment et les salles de réunion pour un accueil optimal. Il a rappelé la nécessité de maîtriser les ressources de la Fédération pour préparer les échéances et les enjeux à venir : élections TPE, chambres d’agriculture, etc.

L’intervention de Frédéric Souilllot

Après avoir souhaité la bienvenue aux participants en leur assurant qu’il était chez eux à la Confédération. Frédéric Souillot a affirmé en préambule que si toutes les fédérations progressaient comme la FGTA-FO, FO serait la première organisation syndicale en France.

« Nous ne tournons pas la page de la réforme des retraites. Nous sommes la seule organisation à attaquer les décrets d’application de cette réforme. Je vous rappelle que la seule chose qui crée des déficits, ce sont les exonérations fiscales sans conditionnalité. Pour FO, les conditions devraient être la préservation des emplois, les conditions de travail et les salaires.

Le sujet n°1, c’est le pouvoir d’achat et l’inflation. La Confédération va porter ses revendications à la conférence sociale mi-octobre. La fin des aides publiques dans les branches où les premiers niveaux sont sous le SMIC en est une.

La ponction des ressources de l’AGIRC-ARRCO est inadmissible. Ce n’est pas de l’argent public, c’est l’argent des cotisations des salariés. Les négociations en cours doivent permettre de défendre le niveau des retraites complémentaires face à l’inflation.

FO, c’est le réformisme militant. On négocie toujours, et si jamais le résultat n’est pas à la hauteur des revendications, on met en place le rapport de force.

Dans le cadre de l’agenda autonome entre organisations patronales et syndicats patronaux, un ANI va être négocié. Il remet en cause plusieurs principes de la loi travail dont nous demandons l’abrogation. Le statut des CSSCT, les représentants de proximité et la règle des trois mandats seront au cœur de cette négociation.

Une négociation sur l’emploi de seniors, l’usure professionnelle et la pénibilité s’ouvrira début 2024. Il faut arriver à négocier un socle commun au national que l’on pourra améliorer dans les branches professionnelles.

L’unicité syndicale et le syndicalisme rassemblé, ce n’est pas FO. On doit aborder l’avenir l’intersyndicale pour que FO reste sur ses revendications et son ADN. »

Les prises de paroles des élus du CNF

Voici quelques extraits des nombreuses et riches pries de paroles des membres du CNF.

Nathalie Jarnolle (Carrefour Market) : La multiplication des passages de magasins en location-gérance et ou franchise conduit à la baisse des effectifs et à la perte des acquis sociaux. La fin du réseau intégré se profile. Chez FO Carrefour Market, nous nous organisons pour former et maintenir nos équipes concernées.

Sylvain Vernier (ONF) : Les décès survenus récemment chez les saisonniers lors des vendanges ont beaucoup choqué. Les dérogations horaires doivent cesser. Certains travaillent 72 h ou 78 h ! Par ailleurs, les saisonniers doivent avoir un vrai statut protecteur et sécurisant, notamment pour le logement. Le changement climatique et les fortes chaleurs vont avoir un impact fort. Les CHSCT doivent être rétablis pour protéger les salariés et redonner de l’attractivité aux métiers.

Fabrice Caron (Tereos) : La branche sucre fait face à un bouleversement avec la transition écologique. Les néonicotinoïdes qui protégeaient les cultures ont été interdits. Les agriculteurs délaissent la culture betteravière laissant planer le doute sur l’avenir de la filière. La branche sucre n’a pas anticipé et trouvé de solution de remplacement. Les suppressions de postes commencent. Les intérêts des salariés doivent être pris en compte et la FGTA-FO doit être intégrée aux instances décisionnaires comme nous le revendiquons.

Nadine Denuault (Carrefour sièges) : La transformation de Carrefour a eu un fort impact sur les effectifs des sièges avec des plans successifs. FO a négocié des accords pour obtenir les meilleures conditions de départ possibles pour les salariés : indemnités et budget de formation. FO favorise toujours la mobilité interne. Un autre plan se profile en 2026. FO Carrefour sièges s’y prépare déjà. Les salariés peuvent compter sur la première organisation syndicale du groupe.

Erik Melice (Groupe Holder) : Le rapprochement de la branche professionnelle des œufs avec celle de la boulangerie industrielle est un chantier difficile compte tenu des écarts entre les échelons ou les garanties de prévoyance. La FGTA-FO s’implique fortement dans les négociations pour que la future convention ne soit pas moins-disante et que les salariés ne soient pas lésés.

Daniel Lesage (SNR) : Je remercie la FGTA-FO d’avoir relancé la section nationale des retraités. « Le peuple qui oublie son passé n’a pas d’avenir « (Churchill). Nous sommes toujours là pour aider au besoin des syndicats qui le souhaitent. La publication de notre missive est le fil rouge de notre action. Faites savoir aux adhérents qui partent à la retraite qu’ils peuvent continuer leur engagement avec la SNR.

Lionel Duzer (Euralis) : Cela fait 4 ans que la grippe aviaire affecte l’activité de la filière foie gras. Nous avons négocié et signé un accord APLD qui a permis de préserver le pouvoir d’achat des salariés. La vaccination des canards est en cours et redonne de l’espoir aux 100 000 salariés liés directement et indirectement à la filière. On ne peut plus continuer comme ça.

Hervé Proksch (Distilleries) : Le statut des saisonniers en agriculture est un sujet majeur. Outre leurs conditions de travail, leurs droits les plus élémentaires ne sont parfois pas respectés, avec par exemple le non-versement des salaires.

Les élections chambres d’agricultures sont un fort enjeu pour la représentativité de la FGTA-FO. Dans tous les départements, nous devons êtes capables de présenter des listes complètes.

Etienne Elixée (UD Martinique) : Le chlordécone a fait des ravages sur la santé des Martiniquais. Bien que son épandage ait été interdit, certains exploitants continuent à l’utiliser. FO reste mobilisé pour défendre la santé des salariés et solliciter les pouvoirs publics. Développer et maintenir notre représentativité est une priorité pour avoir de la légitimité dans ces combats. Nos très bons résultats y contribuent.

Fabien Lacabanne (Ferrero) : Former et impliquer les élus doit être une priorité, notamment sur la CSSCT. La loi travail a fait du mal au syndicat sur la défense des conditions de travail. Il ne faut rien lâcher pour rétablir les CHSCT. Les prises de parole en réunion CSE doivent tourner pour que chacun s’implique et se sente écouté. La formation est et demeure une priorité.

Dominique Moualek (Carrefour hypers) : 46,56 %, c’est le taux de représentativité de FO chez Carrefour hypers. Nous sommes en progression, mais il faut rester humble et continuer à travailler en lien avec l’ensemble des services de la Fédération pour rester à ce niveau de représentativité : service juridique, communication, et bien sûr la formation !

Aïda Diakhaté (SNFOESAP) : Le travail dans les services à la personne n’est pas reconnu à sa juste valeur. La FGTA-FO fait avancer la CCN. Nous avons fait entendre aux organisations d’employeurs la nécessité d’avoir enfin un régime de prévoyance dans la branche. Un accord va bientôt voir le jour. Je lance un appel aux adhérents de la FGTA-FO qui connaitraient des salariés dans ce secteur. Dites-leur de nous contacter pour que l’on puisse développer notre représentativité.

Christian Cadio (Groupe Jean Floc’h) : Pour être entendu sur nos revendications face à l’inflation, les négociations n’ayant pas suffi, FO a appelé à des manifestations. Cela a permis d’obtenir enfin des augmentations salariales. Dans le département, FO multiplie les implantations dans l’agroalimentaire. C’est de bon augure pour la suite. L’organisation de la FGTA-FO permet de séduire les salariés et les syndicats d’autres organisations.

Cyril Herbin (Coca-Cola) : Je salue le travail de la FGTA-FO sur sa production de guides des droits des salariés. Il ne faut pas se limiter à sa branche et distribuer les guides des autres branches pour développer la représentativité fédérale. Les publications de la confédération sur le handicap, l’égalité et les salariés aidants sont aussi une bonne source d’informations. L’intelligence artificielle doit faire l’objet d’une attention particulière. Elle pourrait sabrer un certain nombre de postes. La FGTA-FO doit être vigilante.

Gilles d’Arondel (Accor) : L’hôtellerie se porte mieux qu’avant le Covid. La croissance est à deux chiffres. Malgré ce contexte, les passages d’hôtels en franchise se multiplient. C’est un véritable fléau pour les droits des salariés et pour le syndicalisme puisque les périmètres sont réduits. Est-ce que l’on devra aller sur des Unités Économiques et Sociales, et se réinventer ? Notre existence est en jeu tout comme le sort des salariés que nous représentons.

Richard Viande (SPI FGTA-FO) : Je remercie la FGTA-FO pour son soutien lors des moments difficiles. C’est aussi là que le syndicalisme prend une autre dimension. Merci à la FGTA-FO, une seconde famille.

Samir Taoui (Danone produits Frais France) : Nous sommes chez Danone en pleine élection. Sur plusieurs sites, nous n’étions pas implantés. Nous avons réussi à nous implanter sur tous ces sites, dans tous les collèges. Cela va avoir un impact sur notre représentativité.

Le développement passe aussi par l’adhésion. Avec la formation, de bons outils, une équipe soudée et un travail de terrain irréprochable, les salariés vont nous rejoindre d’eux-mêmes.

Mettre en place un outil de connexion interentreprises pour que l’ensemble des syndicats puissent s’entraider est indispensable. Il faut partager nos ressources, aussi sur le plan des accords. C’est ensemble que nous serons plus forts.

Laurent Sure (Terres du Sud) : La situation économique des coopératives agricoles, en particulier celles spécialisées dans les céréales, connaît actuellement une période de restructuration et d’adaptation importante, qui impacte l’emploi. Notre défi est de pérenniser les emplois mais aussi de leur redonner de l’attractivité.

Marie-Claire Dufros (Emplois de la famille) : Notre syndicat s’emploie à informer, soutenir, agir, accompagner et valoriser les professionnels de la petite enfance et du grand âge. Fin d’année 2024 se tiendront les élections dans les TPE et les emplois de la famille. L’enjeu est énorme pour la FGTA-FO. Tout le monde ou presque connait une assistante maternelle ou un salarié du particulier employeur. Pour nous aider, n’hésitez pas à partager l’ensemble de nos publications. Nous sommes à votre disposition.

Jean Marc Delpy (Nutrition et Santé) : Nous devons être vigilants sur le paritarisme. Ces instances doivent permettre de déboucher sur de véritables accords au risque de devenir des coquilles vides.

Le CDI intérim est devenue le fusible des employeurs. Là aussi, nous devons être vigilants pour garantir un véritable statut protecteur aux salariés.

Laurent Pouillen (Danone) : Le vieillissement de la population, l’intelligence artificielle et la transition écologique vont impacter nos métiers. Ce sont des enjeux majeurs pour les organisations syndicales. La RSE est un levier pour attirer et fidéliser les jeunes que ce soit pour les entreprises, mais aussi pour les syndicats. Les OS doivent avoir une attitude responsable sur ces sujets-là. On doit être formés pour la négociation. L’image est importante pour l’entreprise. S’attaquer à son image, c’est aussi créer un rapport de force. La RSE peut être un outil de plus pour les syndicats.

Pour préserver les emplois, on doit être entourés d’experts et être formés.