Alors que le cycle de concertations sur le projet de réforme des retraites touche à sa fin et que le gouvernement reste sur ses positions d’un recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans, l’ensemble des organisations syndicales et de jeunesse se sont prononcées le 5 décembre 2022 en faveur d’une mobilisation pour enfin faire entendre la voix des Français qui demeurent très majoritairement opposés à un recul de leurs acquis sociaux.
Pour la FGTA-FO, tout recul de l’âge légal de la retraite est inadmissible, notamment du fait de la pénibilité et de la précarité des métiers exercés par ses adhérents et les salariés des secteurs professionnels couverts par la Fédération.
La FGTA-FO rappelle la conclusion du rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) sur l’équilibre du système de retraite (en excédent en 2021) : « les résultats ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. »
Pour exemple, en 2021, l’Agirc-Arcco affiche un excédent de 2 milliards d’euros qui va s’ajouter à ses 68 milliards d’euros de réserves disponibles. Que l’État laisse les partenaires sociaux négocier de l’utilisation de ces réserves pour améliorer les droits des cotisants plutôt que d’essayer de capter ces ressources à d’autres fins.
Compte tenu du faible taux d’emploi des seniors et de la pénibilité de nombreux emplois, cette réforme est un non-sens ! Dans son étude sur l’effet du report de l’âge minimal de la retraite de 60 à 62 ans sur les pensions d’invalidité et les minima sociaux, la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) avait mis en avant que ce recul représentait un surcoût d’environ 1,2 à 1,5 milliard d’euros pour les régimes gestionnaires des pensions d’invalidité et augmentait les dépenses d’allocation de minima sociaux de 600 millions d’euros par an. Aux mêmes causes les mêmes effets, le recul à 64 ou 65 ans va créer non pas des retraités mais des invalides et des chômeurs. Ce sont donc les salariés, l’assurance-chômage et les régimes de pensions d’invalidité qui vont faire les frais de la réforme des retraites. Pour la FGTA-FO, ce ne sera ni plus ni moins qu’un transfert de charges !
La DREES toujours, a récemment publié une étude sur les disparités entre retraites du public et du privé. La non prise en compte globale des primes et l’absence de régime de retraite complémentaire pour calculer la retraite des fonctionnaires ont conduit la DREES à la conclusion qu’il n’y a pas d’inégalité manifeste entre privé et public sur les retraites. La FGTA-FO dénonce donc les discours qui visent à monter les Français les uns contre les autres pour justifier sa contre-réforme.
Malheureusement pour le gouvernement, les Français sont unis, très justement, contre son projet de réforme au même titre que l’intégralité des organisations syndicales et de jeunesse. Si le gouvernement poursuit son cavalier seul, il les trouvera dès janvier sur sa route avec des grèves et des mobilisations massives.
Laurent Rescanières, secrétaire général