Alors que l’ensemble des organisations syndicales, FGTA-FO en tête, ont signé l’accord relatif à la mise en place d’une nouvelle offre santé en juillet 2022, des organisations patronales, pourtant interlocutrices lors des négociations, ont fait valoir leur droit d’opposition, rendant l’accord inapplicable. Dans un contexte où presque 300 000 postes sont à pourvoir dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants, l’attitude irresponsable des employeurs est un non-sens pour relancer l’attractivité de la branche professionnelle auprès des salariés.
Un accord protecteur pour le pouvoir d’achat des salariés et la continuité du régime
Par la négociation de cet accord, la FGTA-FO poursuivait plusieurs objectifs. D’abord, redresser les comptes et assurer la pérennité financière du régime conventionnel de frais de santé, mais aussi enrichir le volet action sociale et de prévention du régime en instituant à titre obligatoire une garantie assistance, un réseau de soins dans les domaines de l’optique, du dentaire, des aides auditives et de l’ostéopathie, des prestations présentant un degré élevé de solidarité (DES) spécifiques aux problématiques rencontrées par les salariés du secteur, des actions de prévention et de dépistage, des prestations individuelles de secours et des aides financières exceptionnelles, etc.
Enfin, compte tenu du fait que presque 230 000 salariés ont quitté les HCR lors de la crise sanitaire, et que des dizaines de milliers de postes sont non pourvues, la FGTA-FO souhaitait développer l’attractivité du secteur en donnant accès aux salariés à un haut niveau de garanties tout en préservant leur pouvoir d’achat.
Une inquiétude sur la qualité de la négociation collective
La FGTA-FO se pose des questions sur l’avenir de la négociation collective à la suite de ce revirement inacceptable, d’autant plus que les parties opposantes à cet accord, représentants les grands groupes, ont largement bénéficié par le passé des réserves du régime constituées par les petites entreprises.
En effet, ces mêmes parties ont rejoint le régime de la branche afin de combler leurs propres déficits en absorbant ces réserves. Au moment où elles doivent contribuer à la continuité du régime, ces entreprises oublient l’esprit de solidarité dont elles ont bénéficié.
La FGTA-FO appelle les organisations patronales à faire preuve de responsabilité en revenant rapidement à la table des négociations pour maintenir un régime de remboursement des frais de soins de santé comprenant des garanties de qualité et répondre enfin aux difficultés de recrutement que rencontrent les entreprises.
Nabil Azzouz – Secrétaire fédéral
et Alexandre Rault – Responsable de la communication