Lors de la 1ère réunion du 13 janvier 2022, la Direction avait proposé une augmentation de 45€ brut mais surtout réussi à scandaliser tous les salariés en proposant d’augmenter la prime de vacances annuelle de 122 € conditionnée à l’absentéisme et mensualiser, ce que les salariés ont rejeté en bloc.
Lors de la 2e séance de négociation le 20 janvier, et après une opposition de tous les syndicats aux premières propositions, la Direction a abandonné totalement son projet de mensualiser la prime vacances et a revu sa copie :
- 65,00 € bruts mensuels à partir du 1erjanvier 2022, soit une augmentation générale moyenne de 3,82 % à 3,37 % en fonction du niveau de grille.
- 40,00 € bruts/mois, ainsi que 4 samedis de repos annuels pour une grande partie de salariés travaillant tous les samedis.
- Départ retraite, proratisation de la prime vacances + abondement de 25% de la prime départ en retraite conventionnelle si placée dans le Compte Epargne Temps
- Enfant hospitalisé, passage à 16 au lieu de 12 ans.
Cela s’ajoute aux 500 € de prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA) perçue au mois de décembre 2021, qui fait suite à celle de 1 000 € en 2020. Pour mémoire, cela faisait trois ans que FO n’avait pas signé d’accord, dont les propositions étaient bien trop faibles. Un an auparavant, nous avions appelé à une grève sur les salaires qui avait été très suivie, avec une moyenne de 70 % de gréviste dans les entrepôts, dont des pics à plus de 90 %.
Notre implantation syndicale est un atout majeur (5 sites frais où FO est majoritaire).
De plus, la tentative de la Direction de transformer la prime vacances en une prime sanctionnant l’absentéisme a permis un front commun des organisations syndicales centré sur l’augmentation générale des salaires.
Cela étant, le contexte général a également pesé. FO s’est fait l’écho de la forte attente des salariés du fait de l’inflation et la hausse du coût de la vie. Dans le cadre d’un dialogue permanent avec les salariés sur le terrain, nous portions la revendication de 6 % d’augmentation générale (AG) avec la volonté que toute la négociation porte essentiellement sur le salaire – et non sur la sauce autour comme on dit.
C’est pour cette raison que nous avions essayé d’avancer les NAO fin 2020, mais la Direction avait exprimé son désaccord, suivie par les autres organisations syndicales. Par ailleurs, en 2021 comme en 2020, grâce à la situation sanitaire et aux politiques gouvernementales mises en œuvre, le chiffres d’affaires de l’entreprise augmente de manière quasi-exponentielle : les salariés n’auraient pas compris que leurs salaires stagnent. Et il faut être attentif au fait que le patron n’était pas serein du fait d’une répétition de grèves dans le secteur de la grande distribution : Leroy Merlin, Décathlon, FNAC, Lidl, Auchan, Carrefour… En deux réunions, l’affaire a donc été pliée.
Xavier Suzanne, DSC U-LOG