Ce lundi 26 avril 2021 s’est tenue la Conférence virtuelle d’Uni Europa Femmes en présence de Christy Hoffman, Secrétaire Générale d’Uni et d’Oliver Roethig, Secrétaire Régional d’Uni Europa. La conférence portait un nouveau slogan « Les Femmes d’Uni Europa font avancer les Syndicats ».
Les femmes plus touchées par la précarité
Les participants ont tous constaté un impact sur l’emploi plus important chez les femmes dans cette période de crise sanitaire : c’est la population la plus touchée car la plus précaire. Elles doivent concilier le travail, les enfants et les tâches ménagères. Il ne faut pas oublier que la majorité des personnes qui luttent contre la Covid sont des femmes. Elles sont majoritaires dans les secteurs de la santé, du commerce et des services.
Avec le confinement lié aux coronavirus, les violences conjugales ont explosé. 35% des femmes à l’échelle mondiale ont connu des violences mais beaucoup d’entre elles ne s’expriment pas sur les violences domestiques.
Les violences conjugales ont explosé
Sur le plan du travail, les inégalités de genre existantes ont été amplifiées par le télétravail. Beaucoup de femmes ont eu l’obligation de travailler chez elles tout en s’occupant de leur enfant, et certaines ont même dû renoncer à leur travail, ne pouvant concilier les deux.
Cette crise n’a donc fait que révéler et accentuer les violences faites aux femmes, les violences conjugales et les féminicides.
Il faut rompre ce cercle vicieux ! La précarité, l’inégalité, et la violence sont des maux qu’il faut combattre. Plus de 50% de la population mondiale est soumise à ces 3 causes.
Pour imposer aux entreprises de prévenir et d’aider ces personnes en situation de vulnérabilité, une norme a été adoptée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. Les syndicats doivent faire pression auprès des gouvernements pour que les États ratifient cette convention.
Les femmes sous-représentées dans les métiers de demain
La pandémie a permis aux entreprises d’accélérer la digitalisation, la société se transforme grâce au numérique.
Les entreprises doivent embaucher du personnel avec de véritables compétences numériques mais les femmes sont moins formées dans ce domaine. Il faut, au travers de l’éducation, que l’on oriente les filles dans des filières qui restent très demandées par les garçons telles que les écoles d’ingénieurs, de techniciens, les secteurs de la technologie sinon l’écart continuera à se développer. Cette démarche est indispensable si nous voulons que les femmes aient accès à ces emplois et que ce secteur ne soit pas pensé et représenté que par des hommes.
Les syndicats doivent agir, et se battre pour l’inclusion et la diversité aux métiers numériques.
A travail égal, salaire égal
La Commission Européenne a été amenée à regarder la transparence des salaires. Cette directive doit être considérée comme une mise en place pour améliorer les salaires des femmes. Les syndicats doivent avoir la capacité et le devoir de faire des statistiques pour permettre d’avoir un salaire égal pour un travail égal. Uni Femmes continuera à être une partie clé pour l’évolution du monde du travail.
Nous devons être au centre de la reprise, nous souhaitons que dans chaque entreprise il y ait l’égalité des salaires. L’un des points fort est la ratification de la Convention d’Istanbul élaborée en 2011 par le Conseil d’Europe.
Mettre fin au plafond de verre
Le partage du pouvoir économique n’est pas égalitaire. Les femmes accèdent peu aux postes de responsabilités dans les entreprises, cela commence dès le début de la carrière et cela entraîne des écarts de salaires et de retraite.
Il faut des lois contraignantes pour les entreprises, la loi sur les quotas des femmes est la meilleure façon d’y arriver.
Pour mettre fin à la violence des genres en tant que syndicat nous devons nous assurer que cela soit ratifié dans les Conventions Collectives des entreprises et renforcer l’action syndicale par des campagnes pour éliminer la violence et le harcèlement fondés sur le genre du monde du travail grâce à la ratification de la Convention 190 de l’OIT.
Nos demandes de liberté et de droit ne doivent pas être stoppées. Nous voulons une société inclusive que toutes les communautés soient reconnues et acceptées.
Un nouveau bureau
A la fin de la session, nous avons voté pour l’élection du Comité des Femmes d’Uni Europa 2021-2025.
Un nouveau bureau a été élu avec Patricia Bec de Carrefour Market qui succèdera à Martine St Cricq pour représenter la FGTA-FO sur cette mandature.
La nouvelle Présidente sera l’irlandaise Carole Scheffer.
Des priorités définies
Les priorités stratégiques pour 2021-2025 porteront sur :
- Les violences et inégalités économiques
- Les inégalités en matière de santé
- Les femmes et les nouvelles technologies (digitalisation).