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Le FGTA-FO Mag’ Cadres n°4 Spécial Télétravail est disponible

Edito

UNE NOUVELLE ORGANISATION DU TRAVAIL

Bien avant la crise sanitaire, nombreuses étaient les entreprises qui avaient d’ores et déjà négocié et mis en place des accords de télétravail. Nous les avions évoqués dans un magazine précédent, en citant le cas exemplaire de Sodexo. Depuis plusieurs années, la FGTA-FO s’est emparée de ce sujet, qui concerne au premier chef les personnels d’encadrement et les services tertiaires, et demande, chaque fois que le problème se pose, l’ouverture de négociations sur ce thème.

Ce n’est pas simple, car le télétravail n’est pas et ne peut pas être une norme : c’est une nouvelle organisation du travail.

C’est pourquoi il est important de la réguler afin d’éviter les dérives. Or pendant le confinement, cette organisation a été dans de nombreux cas imposée, à la va-vite et sans réglementation.
On le sait, les organisations patronales n’étaient pas favorables au développement du télétravail jusqu’à présent.

La société n’a que très peu évolué sur le thème, il faut le reconnaître : ce mode de fonctionnement va sans doute à l’encontre des habitudes et de la volonté de certains employeurs qui souhaitent avoir leurs salariés en permanence sous les yeux, et qui pensent que, chez eux, leurs collaborateurs s’occupent à tout autre chose qu’au suivi de leurs dossiers professionnels (alors même que toutes les études prouvent le contraire !)

Depuis l’émergence de la crise sanitaire, le gouvernement – qui ne pouvait bien sûr pas faire autrement – a durci sa position et décidé d’inciter les entreprises à mettre en place immédiatement le télétravail, chaque fois et partout où cela était possible. Mais pas n’importe comment, et la ministre du Travail a fermement mis en demeure les organisations patronales d’accepter la négociation.

Bien entendu, cela va dans notre sens. Désormais, on ne pourrait plus comprendre que des entreprises refusent de s’y soumettre. Car il en va aussi de leur propre survie. Et le patronat n’a plus le choix. Alors lui aussi a évolué, et accepte désormais de négocier un accord interprofessionnel.

Mais dans ce cadre, nos revendications sont fortes. Le télétravail impose, pour les salariés qui y sont soumis, des contraintes et des dépenses dont il faut absolument tenir compte. Ces revendications, nous les avons exprimées publiquement par un communiqué de presse et elles constitueront nos « lignes rouges » lors des négociations.

Elles sont listées ci-après. C’est pourquoi nous avons décidé de consacrer l’ensemble de ce nouveau magazine à cette évolution sociétale majeure, à cette nouvelle organisation du travail qui va transformer durablement la vie de millions de salariés en France. Nous avons interrogé Mme Clicq, Secrétaire confédérale qui a mis en place un Groupe de travail sur le sujet à la Confédération et chef de file de la négociation Interprofessionnelle.

Nous avons interrogé nos délégués sur le terrain, ceux qui ont mis en place des accords – l’exemple de Candia est particulièrement significatif – et ceux qui s’apprêtent à le faire.

De plus en plus, par la force des choses, le télétravail va faire partie de notre vie. Il va bouleverser, outre l’organisation du travail en entreprise, l’organisation personnelle de chacun – comment concilier durablement l’activité professionnelle et la vie domestique à la maison ? Faudra-t-il développer davantage les espaces de coworking pour tous ceux qui ne peuvent pas s’isoler suffisamment chez eux ? – mais aussi le monde de l’immobilier d’entreprise – les chefs d’entreprise seront sans doute tentés de réduire à terme leurs surfaces de bureaux, leurs collaborateurs n’étant plus sur place qu’à 3/5e ou 4/5e du temps, selon les cas –.

Généraliser le télétravail va poser, inévitablement, des problèmes considérables. Nous sommes là pour proposer des solutions. Car ce sera aussi, on le sait, une source d’amélioration de la productivité individuelle (on évite des trajets domicile travail longs, fastidieux, improductifs et nuisibles à l’environnement) et, pour la plupart d’entre nous, grâce à des accords bien négociés, de notre qualité de vie au travail.

Laurent Rescanières, Secrétaire général adjoint en charge de la Commission Cadres


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