Dans le cadre de la négociation Interprofessionnelle sur l’assurance chômage, le gouvernement a fait le choix de durcir les conditions d’accès aux allocations chômage de l’ensemble des salariés, et particulièrement pour les cadres.
Le gouvernement table sur cette mesure pour combler une partie du déficit des caisses de l’assurance chômage.
En effet, le choix a été fait d’instaurer une mesure de dégressivité pour les cadres gagnant plus de 4500 € bruts par mois.
Leur indemnisation sera réduite de 30 % à partir du 7ème mois de chômage, cette mesure sera mise en place en novembre 2019.
Seuls les séniors de plus de 57 ans seront exemptés.
Fait incroyable, les cotisations des cadres contribuent à plus de 45 % des ressources de l’assurance chômage, mais les prestations versées aux cadres ne représentent que 7% de ces ressources. C’est un élément essentiel que ne cherche pas à dévoiler le gouvernement alors que cela contribue à la solidarité et la mutualisation de l’ensemble des salariés.
Une récente étude de l’APEC a fait ressortir que les cadres entretiennent leur réseau (pour 84 %) pour être en veille continue, et qu’ils démultiplient les stratégies lorsqu’ils sont en recherche active d’emploi, ce qui se concrétise par 43 % de changements de poste au cours des douze derniers mois.
Ces mesures inverseront naturellement cette tendance et joueront contre la prise de risques en matière de mobilité professionnelle et contrarieront les choix d’évolution de carrière de ces salariés.
De nombreux cadres devront revoir leurs prétentions salariales à la baisse, contraints de devoir accepter dans les 6 mois une offre emploi sous peine d’un abattement de leurs indemnités.
Pour la FGTA, les cadres sont des salariés à part entière et non entièrement à part, ils ne peuvent pas faire l’objet de mesures discriminatoires.